Une bien vielle histoire…

Des origines fort anciennes

Les origines du whisky ne sont pas entièrement claires, mais il est généralement accepté que la distillation de boissons alcoolisées était pratiquée dès l’Antiquité par diverses civilisations, notamment les Babyloniens, les Égyptiens et les Romains.

C’était surtout le domaine des prêtres et des érudits. Le but était de produire principalement du parfum, des cosmétiques et des produits d’embaumement. Aristote parle déjà d’évaporation et Dioscoride décrit une méthode rudimentaire de distillation avec une amphore couverte de laine pour récupérer l’huile de térébenthine.

L’éclosion en Écosse et en Irlande

Au XIVe siècle, les moines en Écosse et en Irlande, qui maitrisaient depuis l’antiquité le brassage de la bière, ont commencé à distiller des aqua vitae (eau de vie) à partir des maltes qu’ils avaient. Cette eau de vie se disait uisce beatha (eau de vie en gaélique). Uisce, whisky…

Cette pratique s’est développée au fil des siècles. Puis un jour (on ne sait pas précisément quand) des moines celtes ont eu la brillante idée de faire vieillir leur eau de vie dans des fûts de chêne pour en améliorer le goût. A noter que la première mention connue de whisky en Écosse date de 1494.

L’Acts of Union de 1707

L’Angleterre et l’Ecosse possédaient le même monarque depuis l’Union des Couronnes en 1603.

Le Royaume d’Angleterre et le Royaume d’Écosse, qui étaient à l’époque des États distincts dans une union personnelle, étaient, selon les termes du traité, « unis en un seul royaume sous le nom de Grande-Bretagne ».

En ce qui concerne le whisky, cet acte a eu un impact significatif. Il a ouvert la voie à un commerce plus fluide entre l’Écosse et l’Angleterre, permettant aux distillateurs écossais de vendre leur whisky au-delà des frontières de l’Écosse.

L’harmonisation des tarifs douanier entre les deux royaumes rendit le whisky écossais plus accessible, entrainant un augmentation de la demande, ce qui a contribué à son développement en tant que boisson alcoolisée renommée.

La Révolte de 1725 et le Riot Act

En 1725, une révolte éclata à Glasgow avant de se rependre dans tout l’Écosse en raison de la volonté du parlement britannique d’augmenter des taxes sur l’alcool et d’imposer des restrictions à la production et à la vente de whisky. En réponse à ces émeutes, le gouvernement a adopté le Riot Acte de 1725. Cet acte donnait aux autorités le pouvoir de réprimer les émeutes et les manifestations de manière autoritaire. Cela a renforcé la réglementation de la production de whisky et a conduit à des contrôles plus stricts.

Après la Révolte de 1725, un député écossais du nom de Sir Robert Walpole achète l’île d’Islay et une partie du Jura. Il encourage les agriculteurs locaux à semer l’orge excédentaire et à lancer ainsi la production légale de whisky écossais single malt sur les îles et dans tout le pays, contribuant ainsi à l’expansion de l’industrie du whisky dans le pays. La production de whisky en Écosse a continué de se développer malgré les réglementations plus strictes.

La période moderne

Au cours du XIX° siècle, des lois et réglementations ont été mises en place pour régir la production de whisky, notamment en Écosse avec l’Acte de l’Excise de 1823, souvent considéré comme la naissance du whisky écossais moderne. L’acte a légalisé la distillation et a permis aux producteurs de whisky de s’enregistrer et de payer des taxes.

C’est à cette période que le whisky écossais et irlandais a commencé à être exporté dans le monde entier, devenant une boisson très prisée en Europe, aux États-Unis, en Inde, en Australie,… dans toutes les parties du monde où s’installent des migrants Irlandais ou Ecossais ! Des distilleries ont été fondées dans ces pays, donnant naissance à différentes variétés de whisky, comme le bourbon aux États-Unis.

La demande importante conjuguée à la volonté des différents gouvernements de contrôler la fabrication et la distribution d’alcool et l’augmentation des taxes ont bien évidemment conduit à la contrebande de whisky en Écosse et en Irlande. Les distillateurs clandestins, connus sous le nom de « moonshiners » en Amérique, se sont répandus un peu partout.

Pendant la période de la Prohibition aux États-Unis (1920-1933), la production, la vente et la consommation d’alcool étaient interdites. Cela a conduit à une augmentation de la contrebande et à la montée en puissance des gangs criminels et de maffias, qui se sont souvent livrés au trafic de whisky de contrebande depuis le Canada et l’Écosse. Après la fin de la Prohibition, l’industrie du whisky a connu un renouveau aux États-Unis et ailleurs. Des normes strictes de production et de vieillissement ont été mises en place, contribuant à la qualité et à la renommée du whisky.

Au cours des dernières décennies, le whisky s’est diversifié pour inclure une variété de styles et de saveurs. Des pays comme le Japon ont gagné en réputation pour leur whisky de grande qualité. De plus, des microdistilleries ont émergé, produisant des whiskies artisanaux et expérimentaux.